Le choix n'était pas génial : le télécabine est fermé pour rénovation, on s'est fait donc les 200m de dénivelé à pied... une fois arrivés en haut, le sud rentre trop fort et alimente l'arrière du déco. Il faut patienter... patienter... patienter...
Enfin vers 13h, on commence à avoir des créneaux de vent nul, voir un peu travers gauche. J'arrête d'attendre, et go. Dès la sortie du déco je me fais reculer direct ; face au vent, c'est du sur-place. Mais très rapidement j'attrape la première bulle, la masse d'air est très instable et la bulle me monte directement à 2000m.
Très grosse dérive, déjà 70km/h bras hauts. Les conditions sont fortes, les thermiques toniques. Il faut piloter et avoir le coeur accroché. Je remonte le Vercors en direction du Nord, au-dessus du Moucherotte je fais mon plafond (3000m) et décide de me lancer dans la transition au-dessus de Grenoble et du Synchrotron.
Je décide de faire le tour du massif de la Chartreuse par l'ouest, en raccrochant par le Mont St-Martin, puis le rocher de Lorzier, la Grande Sure. Je repique vers le coeur de la Chartreuse, pour passer par le flanc nord du Grand Som. Petit souvenir de rando, je suis passé pas loin du monastère de la Grande Chartreuse.
Ca monte partout, le vent reste fort du sud-ouest et les thermiques sont très couchés. Je rejoints le Cirque de Saint-Même, puis le Granier. Là, je monte au plafond et je fais le choix de transiter vers Belledone, une petite "rue" de nuages est présente et les cumulus sur Belledone sont plus accueillant qu'en début d'après-midi. Je fais donc le choix de tenter un retour contre le vent...
La transition se passe sans problème, arrivé sur les bas reliefs d'Allevard, je rejoints le cisaillement : la brise souffle très fort en nord en bas de vallée, alors que le sud ouest reste bien présent en altitude. Je prends le thermique de la journée (+5,5 m/s intégré), je remonte tout doucement la vallée. A fond d'accélérateur j'atteints péniblement les 20km/h, mais comme ça monte gentillement partout, j'avance.
Un gros très gris arrive droit de Grenoble, la pluie redouble en dessous. Il y a une petite chance qu'il se vide avant que je ne l'atteigne, mais là les éclairs déchirent le ciel... dernier avertissement ! Je m'en vais en vallée, aux oreilles et accéléré, je descends, mais pas très vite. Le gros gris se rapproche ; je lance les 360 et me pose face à la brise à Goncelin.
Vol magnifique, 3 massifs parcourus, juste un petit regret, car j'aurais pu contourner le gros gris. Mais bon, mieux vaut ça que de regreter d'avoir forcé le passage ;-) Je redécouvre le vol pur, plaisir de décider à chaque d'étape de prolonger le voyage et la distance parcourue. Pas toujours possible en compétition.
Le vol est déclaré ici.
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